Comment le système public québécois s’appuie sur le privé pour améliorer l’accès aux soins
Au Québec, le système de santé public est centralisé et financé par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Cependant, il ne fonctionne pas en vase clos : il s’appuie largement sur des collaborations avec des acteurs du secteur privé pour répondre aux besoins croissants en matière de soins. Cela inclut les Groupes de médecine familiale (GMF), les cliniques privées où les médecins sont rémunérés par la RAMQ, et même des chirurgies déléguées au privé. Voici un aperçu des mécanismes en place et des implications pour les patients.
Les Groupes de médecine familiale (GMF) : des cliniques hybrides
Les GMF sont un exemple emblématique de cette collaboration public-privé. Ces structures regroupent des médecins de famille et d’autres professionnels de la santé (infirmiers, travailleurs sociaux, etc.) pour offrir des soins accessibles et continus.
Comment sont-ils financés ?
Les médecins qui travaillent dans un GMF sont payés à l’acte ou via un modèle mixte par la RAMQ. Bien que le financement provienne du public, ces cliniques sont souvent établies dans des locaux privés. Ces locaux, souvent dirigés par des investisseurs, sont gérés comme des entreprises indépendantes. Cette situation crée une interface entre le financement public et la gestion privée, où les coûts d’exploitation (loyers, salaires des employés non médicaux, etc.) sont couverts par les propriétaires ou gestionnaires des locaux.
L’objectif des GMF
Ces cliniques visent à désengorger les urgences en offrant des soins de première ligne et un suivi médical de proximité. Elles démontrent une approche hybride : la gestion est privée, mais les services sont financés par des fonds publics.
Les cliniques privées affiliées à la RAMQ
Certaines cliniques privées accueillent des médecins inscrits à la RAMQ, permettant aux patients de bénéficier de consultations sans frais directement facturées au système public.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Les médecins qui y pratiquent travaillent en tant que professionnels indépendants et facturent leurs actes médicaux à la RAMQ. Cependant, seule la consultation est couverte par le régime public. Cela signifie que les propriétaires de ces cliniques doivent assumer eux-mêmes les frais liés au fonctionnement de l’établissement, comme les salaires du personnel (réceptionnistes, infirmiers, techniciens), les loyers, et autres coûts opérationnels.
Les avantages pour le système public
Cela permet d’augmenter l’offre de soins dans des régions ou secteurs où les établissements publics ne suffisent pas à répondre à la demande.
Les chirurgies déléguées au privé
Face aux longues listes d’attente pour les chirurgies dans les hôpitaux publics, le gouvernement québécois a mis en place des ententes avec des cliniques chirurgicales privées.
Pourquoi cette stratégie ?
Les cliniques privées disposent souvent d’une capacité excédentaire qui peut être utilisée pour réduire les délais pour certaines chirurgies électives comme les remplacements de hanches, de genoux ou des chirurgies ophtalmologiques.
Le financement des chirurgies
Le gouvernement paie directement les établissements privés pour chaque chirurgie effectuée, permettant ainsi aux patients de bénéficier d’une intervention plus rapide sans frais additionnels.
Un exemple récent
La pandémie de COVID-19 a exacerbé les délais dans les hôpitaux publics, ce qui a poussé le gouvernement à élargir les ententes avec le secteur privé pour des chirurgies et des soins diagnostiques comme les imageries médicales.
Les défis et critiques
Bien que cette collaboration public-privé améliore l’accès aux soins, elle soulève également des questions :
Équité
Certains craignent que ces ententes creusent les inégalités en créant un accès différencié selon les ressources disponibles dans les régions.
Coût
Le recours au privé peut parfois s’avérer plus coûteux que des investissements dans le système public.
Impact sur les ressources humaines
En permettant aux médecins et aux professionnels de travailler dans des cliniques privées financées par la RAMQ, le système public risque d’amplifier la pénurie de personnel dans les établissements publics.
Conclusion
Le recours au secteur privé par le système public québécois est devenu un outil incontournable pour pallier les défis d’accessibilité et de capacité. Que ce soit via les GMF, les cliniques affiliées ou les ententes pour des chirurgies, cette collaboration offre une flexibilité précieuse. Cependant, pour éviter les déséquilibres, il est crucial d’investir dans une planification à long terme et de maintenir un équilibre entre ces deux sphères afin de garantir un accès équitable aux soins pour tous.
À Allodocteur.ca, nous comprenons ces défis et travaillons à rendre la médecine de famille plus accessible, notamment grâce à des visites à domicile rapides, comme en France. Notre objectif est de répondre aux besoins des patients tout en appuyant les initiatives visant à désengorger le système public. Prenez rendez-vous avec nous en ligne sur Allodocteur.ca pour une consultation dans les 24 heures.